Manuels labellisés à la rentrée ?
Les Professeurs des Ecoles s’interrogent ou pas si ils ont l’obligation d’utiliser des manuels labellisés pour le français et les mathématiques en CP et CE1.
A l’heure actuelle, la liberté pédagogique reste une valeur toujours en place et donc choisir son manuel reste une liberté entière. D’autant plus qu’aucun texte officiel, décret ou arrêté, n’est publié à ce jour. Au vu des délais, les éditeurs scolaires ne seront pas en mesure de les proposer à la commission de labellisation !
Autre mystère, l’annulation de crédits imposée par les coupes budgétaires du ministre de l’économie jette un flou sur le montant des fonds prévus.
L’expérimentation d l’uniforme à l’école à la rentrée 2024
Par deux fois la date butoir a été repoussée, la dernière était le 15 juin. Or seuls 79 établissements ont postulé sur les 100 exigés par le président de la République (chiffres du MEN). Le report n’a pas compensé le manque d’enthousiasme des écoles (publiques et privées).Penser que l’uniforme pourrait avoir un quelconque effet sur la réduction des inégalités scolaires n’est en fait pas si partagé.
De même, qu’en est-il des budgets associés à cette expérimentation ?
Réforme des concours enseignant.es- Formation initiale des professeurs des écoles : des réformes boycottées
Le Sundep Solidaires s’associe au boycott des élu.es à la séance du CCMMEP (Commission Consultative Ministériel des Maitres de l’Enseignement Privé) de juin 2024, et nous considérons que « le projet de décret est inacceptable en l’état. Il ne correspond à aucune des demandes de nos organisations et soulève de nombreuses questions restées à ce jour sans réponses. Ainsi, il suscite de vives inquiétudes : des incertitudes alarmantes sur l’année de M1 ( statut envisageable pour les maîtres du privé sous contrat, rémunération) à quelques semaines de la rentrée 2024, l’obligation de devoir rembourser les années de formation pour les néo-titulaires qui n’enseigneront pas au moins quatre ans, des maquettes de licence professorat des écoles et de masters beaucoup trop floues… Ces éléments ne résoudront en rien la crise d’attractivité. Bien au contraire, ils l’aggraveraient et dévaloriseraient davantage notre métier d’enseignant·e ». Cf. communiqué de l’intersyndicale CCMMEP.
Ainsi, le concours
– basculé en fin de licence – romprait avec le principe d’égalité, les candidates et candidats de licence préparatoire* pouvant être dispensés des épreuves d’admissibilité. Les lauréates et lauréats seraient affectés, sans statut clair, en master 1 avec 900 euros par mois sur un poste et ils devraient s’engager à exercer quatre ans.
Par ailleurs, à moins d’un mois de la rentrée, de nombreuses interrogations demeurent. Les étudiants·es ne connaissent pas les attendus des formations qui risquent d’être éloignés des savoirs universitaires, le ministère voulant reprendre la main sur les contenus. Tout comme plane l’incertitude sur la formation que suivront les candidat·es en reconversion.
Nos organisations syndicales dénoncent ainsi que « Le Ministère ne peut qualifier de dialogue social les réunions qui se sont déroulées ces derniers mois (...) et revendiquent la reprise de véritables concertations qui se basent d’abord sur le vécu et les besoins du terrain. Il est indispensable de prendre le temps de construire, ensemble, une réforme de la formation initiale des enseignant·es qui puisse répondre aux enjeux de l’attractivité du métier et à ceux du système éducatif dans notre société ». Cf.Communiqué CCMMEP
L’intersyndicale du CCMMEP, et le SUNDEP Solidaires demande donc l’abandon immédiat de ce projet et demande à prendre le temps d’une vraie concertation pour relancer l’attractivité du métier.
La ministre N. Belloubet annonce que la réforme du recrutement des enseignant.es est sur « pause » du fait de la dissolution et des « affaires courantes ».
*Licence qui sera créée spécifiquement pour préparer au concours.