GREVE et MANIFS dans l’éducation et en interprofessionnel jeudi 27 janvier 2022

dimanche 23 janvier 2022


Appel intersyndical à la grève du 27 janvier – AESH : amplifions et massifions la mobilisation pour gagner !
 Communiqué intersyndical CGT-FO-FSU-SNCL-SUD éducation

Pourquoi une grève et des manifestations dans l’éducation mais de façon générale en interprofessionnel ?
Les organisations syndicales CGT, FO, FSU et Solidaires, ainsi que les organisations de jeunesse FIDL, MNL, UNEF et UNL, appellent l’ensemble des français à se mobiliser à l’occasion d’une journée de manifestations et de grève générale et nationale le jeudi 27 janvier 2022.

Les revendications concernent principalement les augmentations de salaires, les emplois et les conditions travail.

Alors que le ministère de l’éducation se gargarise de mieux payer les enseignant.es avec la mise en place du Grenelle de l’Education, cela représente seulement 31% des collègues qui l’ont touché en 2021, il rend de l’argent à Bercy. Selon un décret publié au JO du 11 décembre 2022, 75 millions de dépenses portées au budget 2021 de l’Education nationale sont annulés. Parmi ces 75 millions, 40 millions seront prélevés sur la mission Vie de l’élève qui concerne la santé et l’inclusion scolaire et 15 millions sur l’enseignement public du 2d degré. Ainsi la revalorisation des enseignants pour 2022 représente 245 millions. Les écoles et établissements scolaires ont besoin en urgence d’aménagements pour faire face à la crise sanitaire. Enfin 75 millions représentent le cout d’environ 1500 emplois d’enseignants qui seraient bien nécessaires pour remplacer les malades.

Qu’en est-il de l’aide sociale aux enseignants ?
Un chèque de 15€ seulement pour payer notre mutuelle qui va plutôt aller enrichir les assureurs plutôt que les enseignant.es...

La revalorisation tant espérée par l’ensemble des collègues dans les métiers de l’éducation, n’a donc pas eu lieu. Et pourtant, la perte du pouvoir d’achat reste très importante pour toutes et tous. La situation est devenue insoutenable pour les maitres auxiliaires, qui sont toujours plus nombreux mais peu valorisés ainsi que pour les AESH.

Souvenez vous que la réforme des retraites mise entre parenthèse depuis deux ans par le gouvernement, montrait que les enseignantes et les enseignants étaient les grands perdants voire les grandes perdantes. Ce sera effectivement les femmes, les grandes perdantes, car un métier très féminisé.
L’excellent duo d’historiennes Laurence de Cock et Mathilde Larrère dressent un rapide panorama sur la question des retraites des femmes, parent pauvre de la législation sociale. « Il y a souvent un regard social négatif sur femmes âgées qui ne sont plus bonnes à rien. Il suffit qu’elles aient un chat pour être des sorcières », grince Mathilde Larrère. La première loi sur les retraites est votée en 1910 mais ne prévoit pas de pension de réversion pour les veuves, qui arrivera après la fin de la seconde guerre mondiale. Il faut ensuite attendre les années 70 pour la prise en compte du congé maternité et du temps d’éducation des enfants dans la carrière avec des majorations.
Ces ajustements sont indispensables afin de réduire les écarts de retraite entre les sexes de 42 % à 25 %. Cette période est en effet un miroir grossissant des inégalités salariales qui plombent la carrière des femmes. Et leur liste est longue. Le temps partiel, qui touche 30 % d’entre elles. Les salaires, en moyenne 19 % inférieurs à leurs homologues masculins. La dévalorisation des métiers du soin (santé, éducation, nettoyage…) Le plafond de verre qui verrouille leur progression professionnelle. Les primes, un quart inférieur à celles des hommes. Sans oublier bien sûr les périodes d’arrêt pour s’occuper de proches malades ou de leur progéniture.

Les mères de famille ne sont d’ailleurs pas épargnées. Actuellement, elles gagnent huit trimestres de cotisation pour chaque enfant mais cela est voué à disparaître, et on ne sait pas encore comment cela va être compensé. Ensuite, jusqu’ici, le père et la mère voyaient chacun leur pension majorée de 10 % à partir de trois enfants. Avec la réforme, ce système sera remplacé par une majoration des pensions de 5 % par enfant et de 2 % en plus à partir du troisième. Majorations qui pourront être attribuées soit au père soit la mère. Comment les parents vont-ils alors se répartir ces 5 % ? « Avant les 4 ans de l’enfant il va falloir choisir. Il sera souvent intéressant que ces 5 % soient reversés au père, qui généralement gagne plus. Ce qui veut dire qu’en cas de séparation, les femmes perdront tout. Lire la suite sur le site [1] ->https://www.lesinrocks.com/actu/pourquoi-les-femmes-sont-les-grandes-perdantes-de-la-reforme-des-retraites-299749-17-12-2019/]

En outre, concernant les conditions de travail, dans le Monde diplomatique de janvier 2022, la journaliste Lucie Tourette explique que les outils informatiques sont toujours plus nombreux et envahissent les journées, les soirées et les nuits des collègues. Les conditions de travail des enseignant.es se dégradent très vite. Que ce soit Pronote dans l’enseignement public ou Ecole Directe dans l’enseignement privé sous contrat, ce sont des outils qui ont alourdit considérablement le travail pédagogique : écrire et répondre aux parents, à l’institution via la messagerie, remplir le cahier de texte numérique, saisir les notes, saisir les appréciations. Cette charge de travail nouvelle isole les collègues mais ne permet plus de se mettre à distance avec les interlocuteurs et interlocutrices.
L’Education nationale ne répond pas face aux droits à la déconnexion (qui existe dans le code du travail), à la mesure du travail effectif des collègues. Le code de l’éducation ne fait pas référence à cette réalité. Pourtant la crise sanitaire à augmenter les journées, la pression sur tous les personnels.

Pour les AESH,
Nous réclamons Un vrai statut, un vrai salaire, un vrai métier... Après deux ans de mobilisations massives, le combat pour les droits des AESH continue.
Jeudi 27 janvier, une journée de grève interprofessionnelle, du secteur public et du secteur privé, est appelée sur la question des salaires et de l’emploi. L’intersyndicale de l’éducation, dont SUD éducation, appelle les AESH à se mettre massivement en grève ce jour-là.

Pour le SUNDEP Solidaires, il est urgent d’obtenir satisfaction sur les revendications immédiates :

Indexation de la valeur du point d’indice sur l’inflation pour garantir le maintien du niveau de vie des personnels ;

Intégration des primes et indemnités au salaire ;

Augmentation significative des salaires, d’autant plus forte que le salaire de l’agent·e est bas.

Titularisation de tous les suppléant·es dès la 2e année d’ancienneté

Pour que cela change, avec les organisations FSU, CGT, FO, Solidaires et les organisations de lycéens et d’étudiant·es, le SUNDEP Solidaires appelle à une journée interprofessionnelle de grève pour l’augmentation immédiate des salaires dans le privé comme dans le public.

TOUTES ET TOUS EN GRÈVE le 27 janvier


[1[« les Inrocks »