L’évolution de l’horaire des écoliers depuis le XIXe siècle
1894 | 1 338 heures de cours réparties sur 223 jours de classe, soit 30 heures sur cinq jours |
1922 | 1 260 heures sur 210 jours. Les vacances d’été passent de six à huit semaines |
1938-1939 | 1 128 heures dans l’année réparties sur 188 jours de classe. Création des vacances de Noël |
1969 | Passage à 27 heures hebdomadaires, pour libérer le samedi après-midi |
1989 | 936 heures pour les élèves, dont l’horaire passe à 26 heures, la 27e heure devient une heure de concertation entre maîtres d’une même école |
2008 | 24 heures hebdomadaires sur 36 semaines, soit 840 heures en tenant compte des jours fériés, auxquelles s’ajoutent deux heures par semaine pour les élèves en difficulté |
Les termes du débat
La suppression des cours du samedi matin pose le problème du respect des rythmes d’apprentissage de l’enfant.
Les opposants, associations et réseaux pédagogiques en tête, contestent la quasi-généralisation de la semaine de quatre jours, ainsi que la pertinence de l’aide individualisée de deux heures par semaine qui, à partir d’octobre, doit être dispensée en petits groupes aux enfants les plus en difficulté.
Selon les critiques, aucun des moments prévus pour cette aide (tôt le matin, à la mi-journée ou après 16 h 30) ne pas paraît approprié aux possibilités des élèves en difficulté.
Les nouveaux programmes sont aussi critiqués pour leur vision uniquement mécaniste de l’apprentissage, et pour l’approche réactionnaire de certains contenus.
Un appel intitulé « Rythmes scolaires à l’école primaire : évitons la catastrophe ! », lancé en juin sous l’égide de la revue les Cahiers pédagogiques, a recueilli depuis 6 700 signatures.
L’historien de l’éducation Antoine Prost et le professeur Hubert Montagner, ancien directeur de recherches à l’Inserm et spécialiste des rythmes de l’enfant soulignent que « les journées de six heures sont trop longues pour les enfants en difficulté », M. Montagner estimant que la durée du temps scolaire devrait être modulée en fonction de l’âge et que les points forts de l’apprentissage devraient être réservés aux moments où la vigilance est la meilleure : en milieu de matinée et en milieu d’après-midi.
M. Montagner a cité en exemple la ville de Brest où un large débat avec l’ensemble de la communauté éducative a permis de revenir sur la semaine de quatre jours en rétablissant le mercredi matin et en allégeant les horaires des autres journées.
Ils estiment aussi que le ministre ignore toute recherche avant de prendre ses décisions.
Ils demande l’organisation d’une conférence nationale sur la question des rythmes scolaires, et un premier bilan rapide des nouvelles mesures.
Rappel des principales règles applicables aux maîtres
Les enseignants du premier degré consacreront désormais 24 heures hebdomadaires d’enseignement à tous les élèves, au lieu de 26 heures dans le système actuel.
Par ailleurs, 3 heures hebdomadaires en moyenne annuelle, soit 108 heures annuelles s’organiseront de la manière suivante :
– 60 heures seront consacrées à de l’aide personnalisée aux élèves rencontrant des difficultés dans leurs apprentissages et au temps d’organisation correspondant.
– 24 heures seront consacrées aux travaux en équipes pédagogiques, aux relations avec les parents, à l’élaboration et au suivi des projets personnalisés de scolarisation pour les élèves handicapés soit une augmentation de 6 heures par rapport à la règlementation actuelle.
– 18 heures permettront l’animation pédagogique et la formation soit une augmentation de 6 heures par rapport à la règlementation actuelle.
– 6 heures enfin iront, comme cela est déjà le cas actuellement, à la participation aux conseils d’école obligatoires.
Dans le cas où les 60 heures précitées ne peuvent être intégralement mobilisées pour de l’aide personnalisée, elles sont consacrées au renforcement du temps de formation des enseignants hors de la présence des élèves.
La répartition des 108 heures annuelles de service est effectuée sous la responsabilité de l’inspecteur de l’Éducation nationale chargé de la circonscription dans laquelle se trouve l’école où exercent les enseignants concernés.
Commentaires
1. problème d’équité, 22 février 2008, 11:13
Je vois là un problème d’équité entre les élèves travaillant auparavant le samedi et ceux qui vont continuer à travailler le mercredi. Je trouve ça complètement hallucinant !