LA BREVE DE RENTREE DU SUNDEP

dimanche 23 août 2020


Le Monde d’après aura-t-il lieu ? On nous le prédisait meilleur et nous l’imaginions déjà fait de circuits courts, de relocalisations, de consommation responsable voire même de classes moins surchargées… bref d’un Monde un peu plus à la hauteur. Mais à l’heure de cette rentrée 20/21, nous avons de quoi ressentir des hauts le cœur face à la réalité des politiques mises en place, politiques libérales qui, elles, avancent sans masque.
Quid de cette école plus égalitaire et plus émancipatrice au moment où sa déclinaison à distance semble avoir largement montré ses limites ? Une chose est certaine : cette rentrée 2020 ne sera décidément pas comme les autres.

La rentrée 2020, une reprise sous le signe de l’inconnu…
La circulaire de rentrée n’est d’aucune aide aux écoles. Par contre, elle imprime une nouvelle fois la volonté de mettre au pas les enseignant.es en annonçant un renforcement de la mise en place des évaluations et des fameux « enseignements fondamentaux ».
Si une circulaire de rentrée est, par définition, un texte officiel qui donne le cadre de la préparation de la rentrée, les enseignant.es ont dû attendre le 10 juillet, date de sa publication, pour tenter de s’organiser sur une nouvelle année qui les questionne et les inquiète à la fois. Le ministère nous prouve une nouvelle fois qu’il est hors sol et peu en phase avec les réalités du vécu des écoles. Rien … sur ce qui a été le quotidien des écoles depuis le 17 mars !
Nous le savons, tout le monde le sait (parents- enseignant.es- partenaires de l’école), cette rentrée ne sera pas comme les autres… Mais est-ce que notre ministre pense que la rentrée sera « comme les autres » ?
Dans la circulaire, J.M. Blanquer renforce la mise en place des évaluations à l’école et au 2nd degré (CP-CE1 ; 6° et 2de). Il les met en place dès les premiers jours d’une rentrée pas « comme les autres », le 14 septembre. Pourtant, beaucoup d’enseignant.es n’en voient pas l’utilité et s’interrogent sur leur finalité.
Au lycée général, la substitution des E3C dont la passation a généré de nombreuses contestations de la part des enseignant.es, des élèves et de leurs parents, par l’appellation « évaluations communes » va permettre au ministère de poursuivre à l’identique sa politique : mettre au pas les professeur.es dont l’expertise n’est plus de mise.
Le SUNDEP Solidaires demande toujours l’abrogation de ces réformes et une concertation avec tous les acteurs du monde éducatif.

Enseigner en temps de confinement : une enquête qui interroge...
« Tout va bien dans le meilleur des mondes », c’est la pensée qui vient à l’esprit du lecteur de cette enquête révélée par le Ministère en juillet 2020, deux mois après le confinement.

90, 85 : ce sont les pourcentages de professeur.es des lycées et collèges satisfait.es du maintien du contact avec leurs élèves ainsi que de professeur.es de l’EP qui se déclarent réjoui.es de l’apprentissage de leurs élèves durant la période de continuité pédagogique.
Mais au-delà de ces apparences de ce satisfecit affiché par le MEN, au SUNDEP Solidaires, il nous est paru intéressant de lire de plus près cette chronique-là, en y apportant notre analyse diagnostique.
Que penser de ces 99 % d’élèves, de lycéen.nes et collégien.nes qui déclarent avoir fourni le travail scolaire nécessaire à l’issue de la fermeture de leur établissement ? Extraordinaire, n’est-ce pas ?
C’est par ce type de mensonges que se prépare le Monde d’Après pour les enseignant.es ?
Ouf, on se rassure lorsqu’on lit que 60 % des enseignant.es interrogé.es ne sont pas dupes et n’ont aucune illusion quant à la réduction des inégalités scolaires lorsque quatre parents sur dix considèrent que leur enfant a progressé durant cette période inédite de confinement.
Au SUNDEP Solidaires, nous restons attentifs et attentives aux évolutions induites par les mises en place sans concertation effectuée lors de la période du confinement.
Les efforts des professeur.es à cette occasion méritent décidément mieux que la distribution de médailles en chocolat pour les un.es ou l’attribution de mauvais points décernés à l’occasion d’un « prof-bashing » pour les autres.
On retrouve nos analyses complètes s’agissant de cette enquête en cliquant sur le lien :
http://www.sundep-solidaires.org/spip.php?article1895

8000 admissibles… et une décision inadmissible !
Et 4000 admis.es aux concours internes de professeur.es certifié.es et agrégé.es dans le public et dans le privé sous contrat. Jusqu’ici rien d’anormal sauf que cette année est loin d’être normale, justement. Privé.es d’oraux après de multiples rebondissements dignes d’une série à suspens mais indignes des RH du ministère de l’Éducation nationale, les recalé.es de l’interne se sont organisé.es au sein d’un collectif qui a porté un recours auprès du conseil d’État, recours rejeté à la mi-août.
Alertés par cette situation depuis le mois d’avril dernier, au SUNDEP Solidaires nous avons souhaité, depuis le début, la résolution de l’équation suivante :
admission = admissibilité.

In fine, de quoi parle-t-on ? Dans l’Enseignement privé sous contrat, il s’agirait d’augmenter de 8 millions d’euros un budget qui s’élève à près de 8 milliards. Soit une variation à la hausse de 0,1 % ! À l’heure où le gouvernement dépense des milliards pour sauver d’autres secteurs d’activité, considère-t-il l’Éducation comme part négligeable dans l’élaboration de son monde d’après ?
À l’heure d’une rentrée des classes en temps de pandémie où la distanciation physique doit être de mise, celle-ci sera difficilement réalisable sans l’augmentation du nombre d’enseignant.es auprès des élèves. L’aide des « admissibles admis » aurait été plus que la bienvenue. Évidemment, le MEN saura continuer à les recruter en contrats précaires.

Une seule…
C’est le nombre de journées de pré-rentrée auxquelles vous devez assister. Le doublement de cette journée ne compte pas parmi les symptômes de la Covid.

Le 17 septembre : journée nationale de grève et de manifestation.
Le gouvernement vient certes de changer de têtes mais la politique annoncée par Macron et Castex reste identique : à droite toute ! Même mâtinée en apparence d’écologie, la soupe antisociale proposée est totalement indigeste. Alors que l’épisode pandémique n’est toujours pas terminé, les beaux discours sociaux de mars dernier ont donc vite été oubliés.
Et revoilà la réforme des retraites à points ! Qui plus est cette fois assortie de la suppression promise des régimes spéciaux !
Tout cela est habillé d’un discours sécuritaire assorti d’un soutien gouvernemental auprès de deux ministres l’un soupçonné de viol, l’autre proférant des propos sexistes et infamants contre les militantes et les combats féministes !

Le monde d’après, c’est donc à nous de le construire et de l’imposer !
Le 17 septembre, par la grève et la manifestation, luttons pour un monde social, féministe, écologiste. C’est ensemble, dans les entreprises, dans les administrations, dans nos écoles et dans la rue que nous l’obtiendrons.