Second degré : dispositif d’accueil des stagiaires en 2010-2011

vendredi 18 juin 2010


Les recours contre la réforme du recrutement et de la formation des enseignants devant le Conseil d’État déposés conjointement par la FCPE, SLU (Sauvons l’Université) et Sud Éducation seront examinés en Conseil d’État le 29 juin 2010 (voir texte ci-dessous).

La mise en place de cette réforme à la rentrée 2010 pour les lauréats de concours 2010 amène toujours des questions non résolues et remarques ; en vrac :

  • qui se charge des classes du professeur stagiaire durant la première période (de septembre à Toussaint) avec la baisse sensible du budget « suppléances » ?
  • Un deuxième étudiant stagiaire peut être accueilli dans l’établissement dans les classes du tuteur (entre Noël et les vacances d’hiver) qui devient également son référent !
  • Les classes du professeur stagiaire auront vu ainsi défiler trois enseignants !
  • On constate le rôle accru du chef d’établissement ainsi que l’alourdissement du rôle du tuteur, qui ajoute à son rôle d’accompagnateur celui d’évaluateur.

Dans l’enseignement privé sous contrat, le chef d’établissement -qui est de droit privé !- verra donc son pouvoir encore renforcé !
Il faut savoir aussi que, dans le privé sous contrat, existe un certain tri idéologique sous-jacent des « tuteurs » : si les chefs d’établissement choisissent les « tuteurs », seuls des « bien-pensants » seront sollicités ! Ajoutons à cela les « masters catho » qui se mettent en place et on voit la volonté de formatage des futurs enseignants que l’on veut dociles, effacés et obéissants !

Vous trouverez, dans le tableau ci-après, le résumé du dispositif d’accueil des stagiaires dans le second degré.

dispositif d’accueil des stagiaires dans le second degré.

De septembre à Toussaint Phase d’observation dans les classes du tuteur ou/et autres classes ou/et autres parcours 3 jours par semaine + regroupement des professeurs stagiaires pour 2 jours de formation (soit en tout 64 heures).
De Toussaint à Noël Le professeur stagiaire prend ses classes en responsabilité avec l’aide du tuteur.
De Noël aux vacances d’hiver : le dispositif devient kafkaïen !
Pendant 6 semaines le professeur stagiaire reçoit un étudiant stagiaire M2 dans ses classes !!! Le tuteur est également son référent.Pendant une semaine, période d’observation et de pratique accompagnée pour l’étudiant stagiaire dans les classes du professeur stagiaire. Puis pendant 4 semaines l’étudiant stagiaire (2 fois 2 semaines) prend les classes du professeur stagiaire en responsabilité. Le professeur stagiaire reçoit un complément de formation en regroupement pendant cette période. Le dernière semaine est une semaine de tuilage censée permettre la « continuité pédagogique » (sic) entre l’étudiant stagiaire et le professeur stagiaire.
Des vacances d’hiver jusqu’à la fin de l’année Le professeur stagiaire assure son service d’enseignement.
Rôle de tuteur Outre son rôle habituel, une partie plus importante est accordée à l’évaluation, en collaboration avec le chef d’établissement. Puisqu’il doit noter les points forts et les points faibles du professeur stagiaire et en référer régulièrement au chef d’établissement.
Désignation du tuteur volontaire Il est désigné par le chef d’établissement en collaboration avec l’Inspection. Le chef d’établissement doit solliciter l’accord du professeur.
Titularisation du professeur stagiaire et évaluation de l’étudiant stagiaire. La procédure de titularisation n’est pas arrêtée. Mais elle devrait impliquer le chef d’établissement et l’inspection pédagogique qui peut procéder à plusieurs visites pendant l’année. C’est l’université dont dépend l’étudiant stagiaire qui l’évalue, possiblement en collaboration avec l’établissement d’accueil (?).

À suivre tout au long de l’été....?

Communiqué commun FCPE – SUDEducation – SLU (2 juin 2010)

mercredi 2 juin 2010

La FCPE, SUD-Education et SLU attaquent la réforme du recrutement et de la
formation des enseignants devant le Conseil d’État.

La réforme du recrutement et de la formation des enseignants a été unanimement rejetée par l’ensemble de la communauté éducative (parents, enseignants, universitaires, formateurs, inspecteurs, chefs d’établissement, étudiants, syndicats, sociétés savantes et associations) : depuis deux ans, il n’a jamais été tenu compte des analyses, des protestations, de la mobilisation et des manifestations ; depuis deux ans, les organismes paritaires ont exprimé un rejet toujours plus large des principes et des objectifs de la réforme comme de la méthode utilisée pour imposer une réforme nocive. Tous ont été méprisés, leurs rôles et fonctions bafoués. En conservant l’objectif de placer en
responsabilité quasiment à temps plein devant les élèves des fonctionnaires-stagiaires non formés à la pédagogie, le gouvernement fragilise tous les acteurs du système d’éducation nationale, à commencer par les enfants et les enseignants. À ce jour, cette réforme se révèle plus ubuesque, plus
dangereuse, plus destructrice du service public d’éducation nationale qu’elle ne l’a jamais été.

La FCPE, SUD-Education et SLU considèrent que plusieurs dispositions des textes publiés en rafale dans la semaine précédant l’ouverture des inscriptions aux concours soulèvent des interrogations majeures quant à leur légalité.

Le 2 juin 2010, les trois organisations ont donc déposé conjointement 6 requêtes assorties de demandes de référé-suspension auprès du Conseil d’Etat contre certains textes de la réforme de recrutement des enseignants, et notamment :

  1. la circulaire du 25 février 2010 relative au dispositif d’accueil, d’accompagnement et de formation des enseignants stagiaires des premier et second degrés et des personnels d’éducation stagiaires ;
  2. les arrêtés du 5 mai 2010 autorisant l’ouverture de différents concours de recrutement (PE, CAPES, CAPLP, CAPEPS, CPE).

FCPE, SUD-Education, SLU


Voir en ligne : Source : Sud Éducation 34